Jeune cheval

À quoi faut-il réfléchir quand vous débourrez votre jeune cheval ?

L’évolution du cheval n’a pas prévu qu’on lui monte sur le dos. Un cheval ne va donc pas de son propre gré s’exercer de manière à se renforcer le dos pour pouvoir vous porter.
C’est donc à vous de veiller que, au moment où vous lui montez dessus pour la première fois, il soit assez fort pour pouvoir vous porter sans se fatiguer, sans être gêné dans ses mouvements du dos, et sans risquer une blessure.

Ce travail de renforcement du dos, vous pouvez le commencer déjà bien avant que vous le montiez. Il est même conseillé de commencer longtemps à l’avance.
C’est un travail qu’il faut faire à la main.

Il s’agit tout d’abord d’apprendre à votre cheval à se mettre en extension d’encolure. (Sans enrênement! Éventuellement, un caveçon peut être utile pour que votre cheval comprenne ce que vous attendez de lui)

Quand il arrive à bien faire cet exercice, vous pouvez ajouter des étapes.
– Marcher en ligne droite! Il est important que votre cheval ait trouvé son équilibre en marchant en ligne droite avant que vous ne commenciez avec la longe. Comme nous, les chevaux sont asymétriques dès leur naissance (soit droitiers, soit gauchers). Si vous entrainez votre cheval à la longe avant qu’il ne se soit bien musclé sur une ligne droite, vous renforcez son asymétrie!
-Ajouter des exercices en continuant à marcher en ligne droite, p.ex. avec des cavalettis, sur des terrains différents (sable, terre, herbe, bitume etc), à travers une flaque d’eau, dans un ruisseau…
-Faire les mêmes choses au trot.
-Ajouter des pentes dans votre entrainement (monter, descendre, en avant, en arrière).
-Quand votre cheval maitrise bien tous ces exercices (en gardant bien son équilibre ainsi que l’extension d’encolure), vous pouvez commencer le travail à la longe. Ici, c’est pareil : l’extension d’encolure est très importante.
-Vous pouvez ajouter les mêmes étapes à la longe que pour le travail à la main – maintenant aussi au galop.

Ne commencez pas le travail à la longe avant que votre cheval ait atteint l’âge de 3 ans au plus tôt. Un cheval est considéré comme “adulte” quand il a atteint l’âge de 4 ans, mais son squelette continue de se développer jusqu’à 6 ans. Pendant les 6 premières années, un entrainement trop intensif peut entrainer des problèmes de l’appareil locomoteur.
C’est pour cette raison que je vous conseille d’entrainer et débourrer votre cheval en douceur. Faites attention qu’il ne se fatigue pas trop, car la fatigue provoque des mécanismes de compensation au détriment des ligaments, des articulations et des os, le prédisposant à une tendinite, arthrite et arthrose.
Pour prévenir la fatigue, commencez avec de courts entrainements, faites beaucoup de pauses, et ne montez pas tous les jours.

Cela dit, il est important de savoir qu’un cheval a besoin de bouger pour pouvoir se développer. Pendant les 2 premières années de sa vie, un cheval développe sa proprioception (autrement dit la perception de la position des différentes parties de son corps). Un cheval qui grandit dans un boxe ou qui ne marche qu’à plat, sans sautiller avec d’autres poulains, aura certainement une moins bonne coordination corporelle qu’un poulain qui grandit dans un troupeau de chevaux camarguais (pour prendre l’autre l’extrême).
Plus un poulain rencontre de terrains différents de manière répétitive pendant ses 2 premières années de vie, plus il aura d’habilité plus tard.
Les jours où vous ne travaillez pas avec votre cheval, il est important qu’il puisse sortir (dans un parc par exemple).
Même les jours où vous travaillez avec lui, le sortir ne lui fera pas de mal!
Un cheval qui sort et qui peut bouger à son gré fait son propre stretching. Le risque de courbatures et de raidissement se réduit.

Il faut aussi se méfier du surmenage, qui peut entrainer un résultat contraire à vos attentes. Outre les compensations indesirées, un muscle surmené se réduit en taille et devient moins résistant. Il n’y aura alors aucun effet d’amélioration des performances.

En n’oubliant pas que quand votre cheval est fatigué, il risque de faire des fautes plus souvent. Or il existe cet effet neurologique: si vous entrainez votre cheval de façon qu’il ne fasse que ce qui est correct, cette action sera imprimée dans son cerveau sans alternative. Chaque fois l’action deviendra plus facile, et finalement inconsciente et effectuée sans effort (mémoire musculaire).